Le TDR 250
En fait, ça faisait quelques temps que cette petite moto me trottait dans la tête. Une moto jouet, réputé fragile et qui traîne une réputation sulfureuse. Et tout cela est vrai !!
La prise en main n'est pas si évidente, par contre une fois que l'on commence à comprendre le mode d'emploi, c'est vraiment une moto formidable, mais hélas avec une partie cycle fragile, ou plutôt montée avec un soin de l'économie dans les composants qui ferait rougir de honte Suzuki dans ses pires périodes. Bref y'a vraiment du boulot pour fiabiliser la partie cycle.
Mes impressions
Plutôt que vous faire l'historique qui se trouve déjà ailleurs, je conseille d'aller voir l'excellent site sur cette machine http://tdr240.free.fr
Photo JLM
les journalistes ont beaucoup écrit à l'époque sur cette moto, chose que vous trouverez aisément sur le site ci-dessus. Il faut dire que le concept supermotard 2T est très loin d'avoir fait école, on le retrouve chez quelques 125 dont la plus représentative est la superbe Cagiva supercity. Mais en gros cube, le TDR 250 en est le seul et unique représentant.
La partie cycle
Déjà dès qu'on l'aborde, le TDR est une petite machine; un empattement très court, une hauteur de selle réduite et un poids plume.
Une fois sur route, il faut un temps d'adaptation. Du fait de sa géométrie, la machine est instable en ligne droite, curieux mais pas du tout gênant. Elle est très précise et très vive, un régal dans les enchaînements, qu'ils soit rapides ou lents. C'est une moto taillée sur mesure pour le réseau secondaire, loin des radars, des grands axes encombrés, et des autoroutes. Si y'a des bosses et des trous, des virons à gogo, des paysages de rêve, des départementales désertées, vous êtes sur une route à TDR.
C'est un supermot, faut pas l'oublier alors si ça secoue, c'est pas bien grave, les suspates sont là pour gommer ça... Enfin du moins en théorie. La TDR est raide, trop à mon goût et ce malgré le changement d'amorto pour un EMC, elle reste un poil trop ballottée pour pouvoir rester serein et passer la puissance dans le bosselé. Et surtout, toutes les biellettes, tous les roulements prennent du jeu, beaucoup trop rapidement à mon goût. Bref comme je l'écrivais en intro, il me reste du boulot pour redonner à la partie cycle toute sa superbe naturelle, car assurément, d'origine la partie cycle est saine, voire excellente, j'ai certainement hérité d'une machine secouée par ses anciens proprios.
Niveau freinage, attention ça freine fort, mais niveau feeling on est loin du compte, les commandes sont dures et pas vraiment progressives. On s'y habitue tout de même.
Enfin, contrairement à ce que l'on pourrait penser, la TDR n'est pas inconfortable, certes ce n'est pas un pullman, mais le confort reste correct, la bulle protège étonnamment et la position est reposante. On peut même rouler en duo, par contre, au delà de la 3e, la moto manque clairement de watts, et en dessous elle est un poil brutale pour une petite balade tranquille. M'enfin faire de la route comme ça n'est pas impossible.
Le groupe propulseur
Attaquons la pièce maîtresse de la TDR: le moteur. Un bicylindre en ligne de 239 cm3, creux en dessous de 6500 tours, il se réveille ensuite dans un bruit suraigu, le célèbre wiiinn wiiinn cher aux 2T, donnant l'impression de rouler sur une machine de GP. Et là ça pousse, c'est brutal, c'est enivrant. Je ne parle pas de puissance, qui reste malgré tout modeste, mais de sensations; On se prend à jouer avec la boite pour avoir droit au coup de pied au cul des 6500 tours, l'ouverture des valves et le hurlement des 2 échappements, vraiment un truc magique.
La boite, c'est du sans histoire, enfin faut dire qu'avec les renvois usés et du jeu dans le sélecteur, sur la mienne, j'ai plus l'impression de chipoter dans une motte de beurre que de passer des vitesses. Par contre pas de faux points morts ou de problèmes de verrouillage. De toute manière, faut aimer tricoter avec la boite, parce qu'un TDR ça se conduit comme ça, en dessous de 6500 tours point de salut !!! Rentrer 3 rapports au freinage, en passer un dans le virage et un autre en sortie, c'est le pain quotidien des TDRistes... Après on s'étonne que les renvois s'usent !!!
Niveau consommation on rentre dans le surréaliste, car je consomme en moyenne 5,66 litres aux 100 km (si si, c'est possible), soit très très loin de ce qui a été annoncé par la presse, et de ce qui est généralement constaté par les autres possesseurs de TDR. Quelques pistes pour expliquer ça. D'une part la moto est (presque) totalement d'origine, en tout cas elle n'a, à ma connaissance, jamais été modifiée des carbus, gicleurs et aiguilles (la 240 à des gicleurs un poil plus petits que les 250) et d'autre part je ne roule pas très vite. Faut dire qu'avec un virage tous les 5 mètres c'est pas évident de rouler à 160 ;-)
Consommables et usage
Enfin niveau consommables, une fois du matos de qualité monté, je suis étonné, la TDR n'est pas une dévoreuse de pneus ni de kits chaîne, ni de plaquettes, ni même d'huile vu que j'ai calé la pompe à 2%. Ajouté à ça une conso modérée, un confort correct et une possibilité de chargement du fait du porte paquet Botelin Dumoulin, la transforme aisément en une plaisante petite GT sport.
J'ai sillonné la France avec de la Bretagne jusqu'au Bordelais, de l'Alsace jusqu'au Mercantour, des Pyrénées au massif central, et je lui ai enfin fait découvrir la région parisienne et le Nord. Depuis la réfection du moteur, pas le moindre soucis mécanique en 19 000 km, hormis une bougie farceuse. Ce qui n'est malheureusement pas le cas de la partie cycle.